Un livre pour comprendre les enjeux liés au choc culturel et à l'intégration des réfugiés.
Le livre
Avec les questionnements redondants concernant les accommodements raisonnables et l’intégration des musulmans à la société québécoise, ce récit tombe à point.
Que peut vivre un adolescent afghan qui arrive à Montréal après avoir fui la guerre entre les Russes et les moudjahidines ? C’est ce que nous révèle Afghan et musulman, le Québec m'a conquis à travers l’histoire vécue de Zabi Enâyat-Zâda. Par le récit intime des souvenirs de sa vie à Kaboul et à Montréal, Zabi nous livre ce que peu d’hommes musulmans ont encore révélé : le bouleversement intérieur que le choc culturel et l’exil lui ont fait vivre. On y découvre les différences culturelles dont la plus perturbante fut l’égalité des genres et l’omniprésence des femmes dans son quotidien montréalais. Les relations hommes-femmes étant proscrites à l’extérieur de la famille afghane, les femmes auxquelles il avait eu accès dans sa vie étaient uniquement issues de sa famille. Il devait désormais côtoyer régulièrement des femmes tout en tentant de naviguer en « bon musulman » dans une société qui, contrairement à la société afghane, n’était tout simplement pas faite pour cela. Grâce à ses souvenirs, on découvre et on comprend les confrontations intérieures que peuvent vivre d’autres immigrants provenant de pays arabo-musulmans.
Pour commander un exemplaire, écrire à zabi.enayatzada@gmail.com
Afghan et musulman, le Québec m'a conquis
ISBN 978-2-89583-318-5
Extrait du livre
[...] Arrivé à Montréal, c’est la présence des femmes qui suscita mon plus grand étonnement. L’aisance insouciante avec laquelle elles partageaient l’espace public, les transports en commun et les emplois au même titre que les hommes me surprenait et me déroutait complètement. Je trouvais ça très « cool » en même temps que je vivais un profond malaise, intime et secret. Pour un adolescent afghan sous le feu des bouleversements hormonaux et n’ayant côtoyé, en matière féminine, que ses sœurs et ses cousines, ce n’était pas simple d’avoir tout à coup un tel accès aux femmes : les voir, devoir leur parler ou s’assoir près d’elles. Je ne savais simplement pas comment me comporter pour correspondre à la fois à mon nouvel environnement et aux injonctions que ma culture, mes habitudes et ma compréhension de l’Islam m’imposaient.
Je me souviens particulièrement d’une fois, quelques mois après mon arrivée, alors que j’étais dans le bus avec mon frère aîné et un de ses amis iraniens, tous les deux assis face à moi. Une belle fille de mon âge portant un short vint s’asseoir à côté de moi, sa cuisse touchant un peu la mienne [...]